Calmels Cohen, organise le dimanche 19 mars 2006, à Drouot-Richelieu la vente aux enchères publiques des oeuvres de Roman Cieslewicz provenant de son atelier.

Le catalogue de la vente sera disponible début février A partir du 15 février, ouverture du site www.romancieslewicz.com

une courte Bio de Roman Cieslewicz écrite par Alain Weill :

Roman Cieslewicz est un des grands imagiers de la deuxième moitié du XXe. Choisissant la photographie -collage ou montage- il a pratiquement abordé tous les champs possibles de la création. Fraîchement diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Cracovie –qui forme à l'époque une génération de graphistes qui influencera le monde entier– il débarque à Paris en 1963.

Il a la chance d'être engagé par Peter Knapp comme maquettiste pour le magazine Elle dont il devient rapidement directeur artistique. Cette position dans la presse lui permet de mettre en pratique sa première passion: le photomontage, qu'il avait appris de son maître Meyzyslaw Berman. Il bouscule toutes les règles, largement démodées, de la mise en page française. Toute aussi importante à l'époque est sa rencontre avec le groupe Panique -notamment Arrabal, Topor, et Olivier O Olivier- qui nourrit son inspiration et l'amène à un surréalisme pop, qui, saute aux yeux dans les couvertures d'Opus international et les premiers collages centrés. Il se concentre dès lors sur le collage et le montage photographiques, techniques qu'il fera évoluer jusqu'à sa mort. La frontière entre les deux est souvent difficile à tracer car découpage, photographies et photocopies sont associées dans un univers qui, dans la répétition d'images fétiches, se recrée en permanence sans jamais se répéter. Une sorte de gigantesque « copié-collé » constamment enrichi de nouvelles visions. A la presse, qui le passionnera toute sa vie (Il y aura Libération, l'Autre Journal, Revolution, Vogue, Le Jardin des Modes...) vient s'ajouter l'édition ( Julliard, Pauvert, Tchou...) et, surtout, la publicité, toujours méprisée en France, tant par les graphistes « engagés » que par les plasticiens « authentiques ». Cieslewicz y démontre, dans la structure d'exception qu'est l'agence Mafia, qu'on peut faire de la publicité créative. Pour R.D. Ketchum, ce qui est moins évident, il prouve qu'on peut, sans trahir son style, faire des campagnes efficaces (Charles Jourdan).

Viennent ensuite ce qu'on peut appeler les années « Centre Pompidou » (1975-1983), pour lequel, dans tous les domaines de la communication, il laisse un travail inégalé. Travailleur acharné, il répond à d'innombrables commandes qui, au fil des ans, sont de plus en plus centrées sur le culturel et le social - ce qui ne l'empêche pas, avec sa boulimie d'images, de multiplier ses recherches personnelles. Dés les années 70, c'est la série « Changements de climats », où la couleur fait son apparition, dont on trouve l'aboutissement en 1995 avec « oozelisques ». Le noir et blanc ne disparaît pas pour autant: il caractérise les numéros de Kamikaze et la série « pas de nouvelles – bonnes nouvelles ». Il expose dans de nombreux musées et galeries en France et à l'étranger, notament à la galerie Jean Briance et à la galerie du jour- AgnesB. En 1993, le Centre Georges Pompidou lui consacre une importante rétrospective, ainsi que le Musée de Grenoble en 2001.

Ce géant protéiforme travaille ainsi, jusqu'à sa mort subite, début 1996, tous azimuts. Son oeuvre est touffue au point d'en rendre la connaissance difficile. C'est de reconnaissance que nous voulons parler aujourd'hui en révélant, sous toutes ses facettes et en pesant bien les mots, un authentique grand créateur.

Alain Weill