Stéphane Mallarmé (1842-1898), en 1897 écrivit et surtout «fabriqua» Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, ce poème n'est pas juste une suite de mots et de lettres mais une vraie mise en espace de la page. C'est à ma connaissance la première tentative d’exploration artistique et poétique par la typographie (au sens moderne). Le blanc de la page est mis en avant, les tensions typographiques sont crées par l'espace et le vide, nous assistons à une dé-construction vertigineuse de la page.
Il faut imaginer que les publications de l’époque étaient presque toute sur le même modèle très figé typographiquement (une ou deux colonnes). Les mouvements DADA et Futuriste n’apparaitront que vingt ans plus tard.
Paul Valéry raconte qu'en lui montrant les épreuves du Coup de dés, Mallarmé lui aurait demandé : « Ne trouvez-vous pas que c'est un acte de démence ? » et Valéry de commenter : « Il a essayé, pensai-je, d'élever enfin une page à la puissance du ciel étoilé !»

--> une analyse beaucoup plus poussée :http://www.fabula.org/revue/document929.php
--> un wiki sur Mallarmé : http://www.mallarme.net/Accueil

Quelques images de ce chef d’œuvre (fac similé édité par l’imprimerie nationale en 1990)
--> un lien en haute définition de cette image (c’est mieux pour la typo;-)