Jérôme Saint-Loubert Bié expose 13 affiches de Francis Baudevin, Documentation Céline Duval, Daniel Eatock, Experimental Jetset, Christoph Keller, Mevis & van Deursen, Jonathan Monk, Dave Muller, Regular, Yann Sérandour, Stripe / Jon Sueda & Gail Swanlund, Jian-Xing Too, Vier5.
Atelier Cardenas Bellanger
Du 15 septembre au 31 octobre 2007
43 rue Quincampoix 75004 Paris, mardi – samedi, 11 h – 19 h
+33 (0)1 48 87 47 65, http://www.ateliercardenasbellanger.com
Vernissage le samedi 15 septembre à partir de 18 heures
Galerie de multiples
Du 8 septembre au 9 octobre 2007
17 rue Saint-Gilles 75003 Paris, mardi – samedi, 14 h –19 h
+33(0)1 48 87 21 77, http://www.galeriedemultiples.com
Vernissage le samedi 8 septembre à partir de 14 heures
le texte du dossier de presse :
Invité à présenter une exposition personnelle à la galerie Atelier Cardenas Bellanger, Jérôme Saint-Loubert Bié a choisi, afin d’en dédoubler les enjeux, de diviser celle-ci en deux parties : l’une à l’Atelier Cardenas Bellanger, l’autre dans le showroom de la Galerie de multiples. Il a demandé à 13 artistes et graphistes de concevoir deux affiches, destinées à la fois à annoncer chacun des deux événements et à constituer le contenu même des expositions : les 13 affiches accrochées à l’Atelier Cardenas Bellanger informent sur l’exposition à la Galerie de multiples, située à une quinzaine de minutes à pied, où sont inversement montrées les 13 affiches qui concernent l’exposition à l’Atelier Cardenas Bellanger. Ainsi chaque exposition consiste à en annoncer une autre, instaurant un va et vient entre les deux lieux.
Il est nécessaire de visiter les deux espaces d’exposition pour voir les 26 affiches et le projet dans son ensemble. Les affiches conçues par les 13 artistes et graphistes invités, très diverses tant du point de vue formel que conceptuel, sont en elles-mêmes de véritables oeuvres et sont pour la plupart conçues avec l’idée que l’exposition fonctionne en deux parties. Imprimées en offset, elles comportent, à la demande de Saint-Loubert Bié, le nom de tous les artistes et graphistes ainsi que les lieux et dates des événements. Elles ont en premier lieu servi d’invitation, chaque galerie expédiant aux destinataires de son fichier un exemplaire de l’un des 13 modèles annonçant le volet de l’exposition qu’elle présente. Enfin, les 13 affiches de chaque série sont réunies en deux portfolios, dans une édition limitée à 13 exemplaires. Les affiches connaissent donc une triple existence : en tant qu’invitations, en tant qu’objets exposés et en tant qu’édition, cette dernière constituant ainsi l’archive de l’exposition – de son contenu comme de sa documentation.
Saint-Loubert Bié a imaginé un dispositif et choisi ceux qui le mettraient en oeuvre. Questionner ainsi la notion d’auteur d’une oeuvre d’art et revendiquer le concept de celle-ci tout en déléguant à d’autres son exécution n’est certes pas nouveau, mais Saint-Loubert Bié a poussé l’idée très loin en faisant appel à des créateurs reconnus plutôt qu’à des exécutants anonymes. Il s’est adressé à des artistes et graphistes de sa génération qui, d’après lui, partagent certaines de ses interrogations, et leur a demandé de mettre en avant leurs propres idées dans la réalisation de ce projet, et d’y inclure leur propre démarche.
Avec cette exposition, Saint-Loubert Bié prolonge une idée qu’il avait déjà mise en pratique au printemps dernier à l’occasion de son exposition au Mac/Val (Musée d’Art contemporain du Val-De-Marne). À cette occasion, il avait fait agrandir et encadrer des photographies prises par le photographe Marc Domage, engagé par le musée pour documenter le travail des artistes – dont Saint-Loubert Bié faisait lui-même partie – participant à une série d’expositions personnelles autour du thème de l’économie. De manière similaire, mais avec des moyens très différents, Saint-Loubert Bié s’interroge dans le présent projet sur la question de l’auteur à travers la présentation du travail de ses contemporains, mais cette fois en établissant lui-même les règles du jeu et le choix des artistes et graphistes, entremêlant par la même occasion art et design graphique, présentés sans distinction.
Au regard de l’histoire des relations fertiles (quoique peut-être parfois négligées) entre art et design, demander à des artistes aussi bien qu’à des graphistes de participer à ce projet répond à une idée fort simple, que Saint-Loubert Bié réalise cependant de façon très singulière : il rassemble en un seul objet l’oeuvre d’art et sa promotion, l’oeuvre d’art et sa documentation, un travail d’artiste et un travail de commissaire, une exposition personnelle et une exposition collective, une exposition et deux expositions, une oeuvre contextuelle et un multiple autonome.