Etienne Mineur archives

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mercredi 30 septembre 2009

l’avenir de la diffusion de la musique

Depuis en gros six mois j’utilise Spotify gratuitement, mais depuis le lancement de la version iPhone nécessitant d’avoir un abonnement je suis passé à la caisse, et je ne le regrette pas du tout. Les deux applications (PC et iPhone) sont très épurées, très claires, très rapides... bref elles sont parfaites (pour mon usage courant, même si j'aimerai avoir des critères de recherches un peu plus poussés).
Cela change totalement mon rapport à la musique, j’ai une envie, et hop en deux clics me voilà en train d’écouter The hanging Garden des Cure, cela me fait penser à Echo & the Bunnymen’s et me voilà en train de charger sur mon iPhone l’album Crocodile et pour finir je suis sur Nazi Punks Fuck Off des Dead Kennedys (en fait, après une demi heure d'écoute je tombe toujours sur ce morceau ;-).
En même temps j’utilise aussi Simplifymedia me permettant d’écouter mes propres librairies partagées d’iTunes (et celles de mes amis, et aussi mes photos) sur mon iPhone (ou autres devices).
Bref nous arrivons enfin après dix ans de tâtonnement à avoir une offre légale et adaptée à nos usages (une sorte de licence globale pour la musique), maintenant il va falloir la même chose pour la vidéo et les textes (news, roman...).

Bien sûr, il existe aussi dans le domaine musical WorMee, Pandora, Deezer et DFuzz.fr.

Par contre, si Spotify enlève pour une raison quelconque Nazi Punks Fuck Off des Dead Kennedys (un peu comme Amazon effaçant 1984 et La Ferme des animaux des Kindles), j’annule immédiatement mon abonnement. En effet ce système de flux me permettant d’accéder à tout moment à «ma» musique est basé sur un rapport de confiance (et un peu d’argent tout de même).

dimanche 27 septembre 2009

Libération, c’était mieux avant

Le journal Libération tente par tous les moyens de se renouveler, (encore) une nouvelle maquette papier et une nouvelle formule sur le web (payante en partie). Je vous conseille le billet de Benoît Drouillat à ce sujet. 

Si nous observons la version Web de Libération datant de 1999 (merci à Kevin pour cette trouvaille) nous pouvons remarquer qu’en terme de design, lisibilité et structuration de l’information (colonne sur fond noir pour la navigation, puis fond blanc sur 3 colonnes pour les infos, noir et rouge...), cette version est beaucoup mieux adaptée que la version actuelle (voir les captures d’écran plus bas). Malgré dix ans d'évolution cette antique version est beaucoup plus pertinente et agréable pour le lecteur (ce qui est tout de même essentiel pour un journal s’adressant à des lecteurs). 

le site Web de Libération en 1999 



le site Web de Libération en 2009 



Je trouve cela pathétique et triste, aucune amélioration n’a été faite en dix ans, et même au contraire. Les sites d’informations actuels comme celui de Libération ou même pire (pour le design) celui du Monde sont totalement noyés sous de la publicité clignotante (qui rapporte beaucoup moins que sur papier à nombre de lecteurs équivalents) et sont devenus presque illisibles (incohérence de la grille, nombreux messages se parasitant dans une même page, information pertinente occupant au mieux que 25 % de la surface de l’écran...).

Il faut par contre noter, que les versions iPhone de Libération et celle du Monde sont plutôt très bien, simples et lisibles pour un usage adapté à la lecture rapide, même si je commence à me lasser de lire et relire les mêmes dépêches AFP plus ou moins réécrites. Si un jour l’AFP décide de sortir une application grand public lisible sur PC et sur téléphone, cela va faire très mal pour tous ces sites de presse en ligne (sauf Rue89 par exemple qui n’est pas abonné à l’AFP et cela se voit dans le choix de ses sujets beaucoup plus originaux et pertinents que ces autres sites généralistes). 

Conclusion, les contraintes techniques (en 1999 sur le Web et actuellement sur un iPhone on peut retrouver un peu les mêmes contraintes : petite taille d'écran et connexion bas débit) vont non pas détériorer l'expérience de lecture, mais au contraire l’améliorer. Avec des contraintes fortes, des décisions radicales s’imposent (pas de photos, jeu sur la typo en deux couleurs, simplicité de la maquette...) permettant donc d'éviter les compromis (on rajoute des images, des liens, des fonctionnalités, de la technologie... sans aucune cohérence) toujours dommageables pour la lecture et le lecteur. 

--> un article de Peter Gabor concernant la nouvelle version payante du site de Libération (surtout avec ce pdf interactif qui m'intrigue beaucoup).

--> une autre analyse de Gabriel Jorby.

ps : une remarque par rapport au journaliste. 

Très récemment lors d’un colloque concernant la communication dans le domaine de la mode et des parfums, je me suis aperçu après une journée de discussions et de conférences (philosophe, sociologue, technicien, designers...) que pas une fois le nom de « journaliste » n'avait été prononcé. On vous parle de Google, de recherche prédictive, d’analyse des tendances, de FaceBook, de Twitter, de marketing virale, des blogs, et même du bouche à oreille... mais jamais des journalistes (même si dans la mode nous sommes très loin du journalisme d'investigation ;-).

Actuellement dans les campagnes de communications (pour la mode et le cosmétique) les journalistes ne rentrent visiblement plus trop dans la boucle. Il existe en effet une grande méfiance dans ce que peuvent dire les journalistes et le poids d’un blogueur (euse) influent est aussi important qu’un magazine (où les annonceurs ont un poids financier énorme).
Bref les lecteurs sont devenus très méfiants envers les journalistes (surtout dans le monde de la mode, car je pense qu’il faut nuancer dans les autre domaines). Il faut aussi rajouter une méfiance des blogueurs et autres communicants compulsifs utilisant les nouvelles technologies envers les journalistes « papiers », méfiance due au mépris que ces mêmes journalistes ont pu porter envers ces « journalistes amateurs » il y a quelques années. C’est exactement le même schéma que l’on retrouve entre la télé et les jeux vidéos. Il existe visiblement un réflexe corporatif conservateur consistant à dénigrer de suite une nouvelle pratique ou technologie pouvant modifier l’ordre établi sans jamais analyser le fond des choses. Cette attitude de dénigrement systématique permet aussi de se voiler la face en évitant de se poser les vraies questions (comme peuvent actuellement le faire la presse en ligne et les diffuseurs de musique). 
La télé versus jeu vidéo, journaliste versus blogueur (les dernières déclarations de Denis Olivennes sont éloquentes), musique versus Peer to Peer, politique versus franchement tout internet (Jean François Copé ou le grand Frédéric Lefebvre) ...

Il serait très intéressant d’analyser les réactions et les discours de défenses de chaque profession à chaque changement de paradigme et donc de rapport de pouvoir. On peut se souvenir de la révolution apportée par la PAO à la fin des années quatre-vingt dans le domaine du graphisme. Les réactions furent très violentes, avec par exemple les critiques très dures de Paul Rand ou de Massimo Vignelli envers un magazine comme Emigre travaillant avec les nouveaux outils numériques de l’époque.
Exemple d’une très méchante citation de Massimo Vignelli : « Il n’y a que deux façons de faire de la typographie, la bonne et celle d’Emigre ».

vendredi 25 septembre 2009

mon bureau et celui des autres

Je vous propose de m'envoyer vos photos de bureau afin d’en publier une jolie collection sur ce blog.
Mon mail : etienne (at) incandescence (point) com.
Et pour commencer, celui de Frédérique Daubal :



le mien :



Quentin



Christophe D


Sam Hayles


Julien Trédan-Turini



Nicolas Vieira


Françis


Catie


Catalina


Geoffrey


Pierre Girard


Alexis Godefroy


Jeff



Olivier Daumas


Martial


Alexandre


Arnaud S


Yann Borgazzi


Pascal Béjean


mon bureau

Une photo de notre bureau (avec Bertrand Duplat) sur lequel nous développons nos nouveaux projets de livres (oui je sais c'est un peu bizarre d’avoir un Arduino, des aimants, des piles, des LED, des fils électriques, des téléphones... pour faire des livres;-).
La suite de nos aventures le mois prochain avec quelques démos enfin présentables.

jeudi 24 septembre 2009

quelques conférences

Pour commencer , le Lift Asia 09 qui avait lieu le 17 et 18 septembre en Corée.

Picnic à Amsterdam du 23 au 25 septembre (avec Peter Molyneux, Nicholas Negroponte, Niklas Zennström, Philip Zimbardo, Linda Stone, Ed Ulbrich, Adam Greenfield, Atau Tanaka, Jean Louis Fréchin...)

et tout de même à Paris ;-) Paris 2.0 du 22 au 25 septembre.

mardi 22 septembre 2009

ciné-romand


Une image du dernier DVD de Françoise Romand, Ciné-Romand dont j’ai pu réaliser le design de la couverture avec Claire.
Ce DVD fait suite à Appelez-moi Madame.

Voici le texte de présentation :
Ciné-Romand est une mise en abîme des précédents films de Françoise Romand. Des spectateurs sont invités à les découvrir lors d’un happening mélangeant fiction et réalité dans le cadre d’un théâtre domestique. Les voyeurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Romand s’inspire de L’arroseur arrosé, reprenant le rôle de son arrière-grand-père ciotaden, le gamin facétieux qui pliait le tuyau. Après avoir fimé le public et les habitants des appartements où s’improvisent des scènes documentaires, Françoise Romand les intégre fictionnellement parmi les extraits de ses films, revisités au montage. Spectateurs, hôtes, anges-guides, acteurs et techniciens, tous deviennent des personnages de cette fiction-documentaire dans le miroir d’Alice réfléchissant une fantaisie espiègle où les rôles s’inversent et se complètent.

Hyperlivre et code 2D

Je viens de recevoir le sens des choses de Jacques Attali. Ce livre rassemble des réflexions de différentes personnalités sur des sujets aussi variés que le sida, la paix, les sciences, la musique..., je viens juste de le commencer par un chapitre consacré à l’avenir des drogues par Jacques Attali (dit comme ça, ça fait un peu rêver;-) et cela ne manque pas, Jacques Attali fait un parallèle entre les jeux vidéos et les drogues, on se croirait au journal de 20h de TF1. Je vous conseille de regarder les reportages télés consacrés au salon des jeux vidéos qui vient juste d’avoir lieu à Paris, à chaque fois on nous parle d’addiction et de la déchéance de notre jeunesse... Les journalistes (ou leurs dirigeants) de la télé considèrent visiblement le jeu vidéo comme un ennemi, en effet plus on joue et moins on regarde la télé, mais à force de raconter n’importe quoi sur les jeux (la liste est longue des fausses infos concernant les jeux vidéos, les meurtres à cause des jeux...), les « jeunes » vont vraiment arrêter de regarder la télé.
Mais je suis en train de m'égarer, retournons à l’hyperlivre de Jacques Attali. Car, oui, il s’agit d’un hyperlivre, c'est à dire que sur les pages de ce livre sont parfois imprimés de petits codes barres 2D vous permettant d’accéder à du contenu en ligne. Le principe est très simple, vous photographiez avec votre téléphone ce petit code 2D, cette image une fois décodée par votre téléphone vous renvoie vers une page se trouvant sur le Web, avec des textes complémentaires, des images, des vidéos, des commentaires...
Il existe différents formats de code 2D dans le monde, comme les QR Code, Datamatrix... malheureusement pour ce livre le choix s’est porté vers le format propriétaire FlashCode (sur la quatrième de couverture de ce livre nous pouvons voir la mention « en partenariat avec Orange »). On se retrouve donc avec ce livre et son iPhone (honnêtement, c’est pour l'instant le seul téléphone avec lequel on peut vraiment livre et surfer sur le Web, en plus Orange est le premier distributeur d’iPhone en France) et là stupeur! ça ne marche pas. En effet il n’existe pas (à ma connaissance) de lecteur de Flashcode sur iPhone (par contre je vous conseille l’excellent NeoReader qui marche à merveille sur mon iPhone avec les codes Data Matrix, les QR et Aztec, je travaille en ce moment sur un roman graphique utilisant cette technologie et cela marche parfaitement).
Donc un grand bravo à Orange qui retrouve ses vieux réflexes de France Telecom en utilisant des codes 2D à la française (unique au Monde!) que personne (ou presque) ne peut lire. Dans la même idée je propose aussi à France Telecom de se lancer dans un nouveau format HTML à la française (le F HTML 1.0), uniquement lisible par un navigateur développé par Orange, je suis sûr que cela va être un gros succès ;-)

lundi 21 septembre 2009

District 9, le grand retour de la SF de gauche

Rien à dire ce matin ;-) juste vous dire d’aller voir le meilleur film de Science Fiction (ou de rétro Fiction, car l’action commence dans les années 80) que j’ai pu voir depuis Starship Troopers (1997), je veux parler de l’immense District 9 (le site est aussi très bien). Tout est parfait, l’ambiance, le contexte, la réalisation, les effets spéciaux, le montage, les acteurs, ce n’est pas en relief (comme le prochain James Cameron), les références (Starship Troopers, V, Rec, CloverField, Half Life, Diary of the Dead, RoBoCop, Halo, la Mouche, Alien Nation... et bien-sûr les vieux Carpenter et Romero)... bon juste l’histoire un peu légère (c’est juste un prétexte).

vendredi 18 septembre 2009

une navigation multi-souris

Mathias Rabiot (Graphéine) vient de m’indiquer une expérience assez amusante, une « navigation multi-souris » ( ou le « chat* de souris » ! ). Il s'agit d'une navigation multi-utilisateurs permettant de visualiser la souris des internautes qui visitent le site (www.grapheine.com) au même moment. Dès lors, aux heures de pointes, une multitude de souris viennent envahir le site et peuvent discuter entre elles via l'option « Dialoguer » disponible dans la barre du haut.

Sur le web on parle de « site vitrine », de « boutique en ligne »... mais à l'inverse de la vraie vie, il n'y a jamais de file d'attente pour payer en caisse et on ne croise personne les jours de soldes (synonymes de forte affluence) sur une page html ! ... L'idée de cette navigation multi-utilisateurs est née de ce constat.

--> Rendez-vous ce soir vendredi vers 17h pour faire la première manifestation de curseurs sur ce site.

mercredi 16 septembre 2009

le grand générique

Voici une nouvelle œuvre d’Antoine Schmitt : le grand générique, comportant les noms de tous les êtres humains.


Le texte de présentation d’Antoine Schmitt :

Un long générique défile lentement sur l'écran de cinéma, de bas en haut. Prénom, nom. Prénom, nom...

C'est la liste des noms de tous les êtres humains.

Tout le monde est nommé, et tous les noms sont affichés avec la même importance visuelle. La liste n'est ni chronologique ni alphabétique. La police de caractères, la taille d'affichage et la vitesse de défilement permettent la lecture de chaque nom.

Le Grand Générique est une œuvre d'art conçue pour être exposée sur écran de cinéma, sur écran TV, videoprojetée sur le mur ou affichée sur écran d'ordinateur, selon le contexte d'exposition. La scénographie renvoie toujours à l'univers du cinéma. Lors de ses expositions, le Grand Générique affiche en priorité les noms des personnes liées à la zone géographique et au contexte artistique de l'exposition. Il crée ainsi un lien miroir avec les spectateurs. Les noms sont affichés dans l'alphabet local et mis en forme selon les us de l'endroit et de l'époque.

Il est important que tout le monde soit nommé. Cette oeuvre technologique pérenne installée sur internet utilise tous les moyens disponibles pour effectivement lister les noms de tous les êtres humains. Par exemple, chaque exposition du Grand Générique est l'occasion de collecter la liste des noms des personnes liées à l'exposition. C'est à travers ces additions successives, ainsi que diverses autres collaborations individuelles ou administratives sur internet, que la base de données se construit au fur et à mesure. La logique de l'ordre d'affichage reflète ce processus de construction. Il a pour but de n'oublier personne et de se maintenir toujours à jour en incluant les nouvelles naissances. Seuls les noms sont affichés, aucune autre information directe relative à la personne n'est collectée, stockée ou listée.

C'est Le Grand Générique de tous les êtres humains.

Extrapolant les 15 minutes de célébrité warholiennes dans notre société démocratique du spectacle, Le Grand Générique donne à chacun effectivement sa place au générique.

Mais quel est le film ? Y a-t-il un scénario ? Qui l'a écrit ? Les choses sont-elles pré-programmées, ou bien chacun est-il encore libre de ses actes ? Le Grand Générique est ancrée dans mon obsession plastique de l'opposition entre destin et libre-arbitre, et renvoie in fine chacun à la question de son identité et de sa responsabilité.

Est-ce un générique de fin ou un générique de début ?

désirs d’avenir



Honnêtement j’ai cru à une farce des jeunes de l’UMP (ou de Martine Aubry) et bien, visiblement il s’agit vraiment du site de Ségolène Royal (vous remarquerez le titre de la page «index», c’est parfait, bienvenue en 1996!).

Et une réponse sur Youtube :



Et aussi le Desirs d’avenir Generator.

--> merci à Sébastien et à Max pour ces trouvailles.
et beaucoup de liens sur internet, par exemple celui du Nouvel Obs.

Pour garder le moral et un peu d’optimisme, je vous signale la création de l’atelier de création graphique et de communication politique : Formes Vives. Je pense qu’il y a beaucoup de travail à faire dans la communication graphique politique (regardez juste les affiches politiques à chaque élection).

l’histoire de Nintendo, la suite

L'Histoire de Nintendo #2 de Florent Gorges (avec la collaboration d'Isao Yamazaki) cette fois est est entièrement dédié aux Game & Watch.
Comme d’habitude, chez Pix’N Love.

mardi 15 septembre 2009

Mobilisation contre les appels d’offres demandant un projet sans indemnité et autres joyeusetés

Je me fais l’écho de Pascal Béjean, qui a envoyé ce mail ci-dessous concernant des pratiques d’un autre âge : les appels d’offres non rémunérés.

Ce genre de pratique est désastreux pour la profession, mais il existe aussi d’autres pratiques très en vogues en ce moment, celle de ne franchement pas payer le travail fourni après six mois de travail par exemple, je vous raconterai très bientôt une « jolie » histoire concernant ce sujet...

Donc en règle général et dans le meilleur des mondes :
1 Accepter de présenter son dossier mais ne pas accepter les concours et appels d’offres non rémunérés.
2 Déposer via une enveloppe Soleau les propositions graphiques que vous allez présenter lors du concours (cela va faire preuve d’antériorité).
3 Une fois l’appel d’offre gagné, faire faire un bon de commande signé par le client, avec un échéancier très précis permettant de valider les différentes étapes de travail et donc du paiement.
4 Ne pas commencer le travail avant le paiement de 30% du prix global de votre prestation.

Il faut bien-sûr nuancer, car personnellement je ne vais pas demander cela à un ami avec qui je travaille depuis dix ans (la confiance ça existe aussi ;-), mais en règle général avec des gens que vous ne connaissez pas et sur un gros projet, mieux vaut être prudent et cela va aussi démontrer votre professionnalisme à votre interlocuteur (il est assez navrant de constater que pour être parfois respecté il faille faire le méchant).

................................................................................................

Voici le texte de Pascal :

Nous suggérons de créer une chaîne d'information et de réaction.

Information, car, individuellement,
il est difficile d'être informé de tous ces marchés indélicats.

Réaction, car si un commanditaire reçoit 10, 20 ou 50 lettres (ou e-mails) de refus,
il comprendra qu'il a affaire à une profession mobilisée,
et pourrait éventuellement rédiger un nouvel appel d'offre
ou agira différemment la fois suivante.



Nous avons récemment réussi à faire modifier les modalités d'une compétition. Cela semble naïf, mais rien ne bougera si nous en réagissons pas.

À chaque appel d'offre non conforme dont vous (et nous) prendriez connaissance, nous proposons d'envoyer aux graphistes mobilisés par cette chaîne d'information l'appel d'offre complet, accompagné d'une lettre de réponse pré-remplie.

Cela facilitera la démarche de chacun, qui n'aura qu'à prendre connaissance du dossier, mettre son nom en tête de lettre et l'envoyer par courrier ou par e-mail,
accompagné de la fiche AFD mentionnée dans le courrier.

Attention, c'est une lettre-type issue de l'AFD.
Vous êtes invités à la modifier si bon vous semble.

Nous sommes partisans du courrier papier, car la signature manuscrite lui donne du poids. Un e-mail arrive directement au destinataire qui peut vouloir "étouffer" l'histoire, alors que 20 ou 30 lettres ouvertes par un assistant passeront moins discrètement et feront les conversations des machines à café. Sans vouloir commencer à l'école, n'oublions pas que les assistants d'aujourd'hui sont les responsables de demain.

La finalité de cette démarche est d'obtenir des appels d'offre avec sélection sur dossier d'un nombre restreint d'équipes qui travailleraient ensuite contre indemnité.

Nous savons que l'économie d'un projet graphique ne permet pas toujours d'avoir de grandes indemnités. Nous pensons alors que si le projet n'a pas les moyens d'une compétition avec indemnité, le commanditaire doit choisir sur dossier, ou limiter sa présélection à 2 équipes. Il est trop facile d'organiser une compétition (car dans ces conditions, c'en est une) où ils pourront choisir parmi 30, 50 ou 100 projets sans dépenser un centime. Imaginez l'énergie, l'intelligence et l'argent dépensés par les candidats pour un commanditaire qui ne reconnaît pas la valeur de ce travail. Quel gaspillage et quel mépris (même s'il est "inconscient")!

L'AFD a écrit sur le sujet http://www.alliance-francaise-des-designers.org/les-marches-publics.html et propose une lettre type pour répondre à ce type d'appel d'offre. L'AGI a également rédigé un document à destination des designers et des commanditaires (pdf joint). Ces textes peuvent être discutés, mais ils ont le mérite d'exister.

Proposition d'intervention : information et réaction

1 - Information
Vous avez connaissance d'un appel d'offre que vous jugez non conforme. Après vérification et éventuel échange avec le commanditaire,
1 Réunissez toutes les pièces de l'appel d'offre
2 Complétez le courrier type de l'AFD
avec les informations de l'appel d'offre (intitulé, numéro de dossier, etc.)
3 Envoyez-nous le tout à appelsdoffres@pbnl.fr avec votre commentaire (voir notre exemple ci-dessous)
4 Nous le diffusons à la liste



2 - Réaction
Vous recevez un mail émanant de notre chaîne
1 Prenez connaissance du dossier
2 Jugez de sa non-conformité.
(Si, après un éventuel échange avec le commanditaire, l'appel d'offre vous semble conforme ou ils vont le modifier, vous nous le faites savoir.)

3 Complétez la lettre pré remplie (vous pouvez la modifier), datez et signez et envoyez-la au commanditaire accompagnée de la fiche AFD mentionnée dans le courrier.
Même si la date de rendu des dossiers est dépassée, il est important de répondre et faire connaître votre position.

Nous vous proposons de centraliser les contacts.

Diffusez ce mail le plus largement possible
et encouragez vos amis graphistes à nous envoyer leurs coordonnées directement.
Cela évitera de polluer vos boites du même mail par différentes sources.
Et si vous ne voulez pas recevoir ces mails, envoyez-nous paître...

Bien sûr, ce projet est ouvert à débat.
Ne laissez pas ce mail sans réponse, vous pouvez également argumenter en sa défaveur. Si vous diffusez le message, nous sommes prêts à centraliser toutes les réactions.

Si vous trouvez ce texte trop confus, n'hésitez pas à nous communiquer vos suggestions, nous l'améliorerons au fur et à mesure.


Deux premiers cas.

Nous commencons par un appel d'offre pour la création d'un site web pour un espace multimédia.
Le sujet est passionnant, mais il est demandé un projet sans prévoir d'indemnité. CENTRE MULTIMEDIA GANTNER / RENDU LE 14 SEPTEMBRE 2009 Voir Règlement de la consultation (RC_creation_site_web) > page 5 > article 4.1 > Pièces de l'offre

Lot 2 : Présentation des références ET proposition d'une identité visuelle.

Je n'ai trouvé aucune information sur une éventuelle indemnité pour le projet. Après vérification, aucune indemnité n'est prévue. Interrogée par téléphone, la personne responsable a dit s'être renseigné autour d'elle pour rédiger son texte, qu'elle n'était pas informée qu'il fallait une indemnité, et qu'il était trop tard pour le refaire (elle partait en congés 2 jours plus tard). Je lui ai servi l'analogie du boucher : si elle veut faire un grand dîner, elle ne fait pas le tour des bouchers de la ville en demandant une pièce de viande gratuite à chacun avant de choisir son fournisseur. Elle était d'accord, mais... Je lui ai envoyé le document de l'AGI, mais elle ne m'a jamais répondu.


Nous pourrions également parler du concours pour le logo de Marseille-Provence 2013.
Le cas est légèrement différent. MARSEILLE-PROVENCE 2013 / RENDU LE 15 SEPTEMBRE 2009 Voir Reglement-concours > Page 1 > Art.2 > 3. Une note d’intention présentant concept, orientations, approche d’un logo et d’une charte pour le projet de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture.

Une note d'intention peut revêtir moultes formes.
Si c'est un texte général du designer sur son approche des identités visuelles, ça peut se concevoir, mais pour un jury lambda, cela reste très abstrait, et face à d'autres réponses moins généralistes, ce texte n'a aucune chance. Si c'est un texte directement adapté à la problématique de MP2013, c'est déjà du travail de réflexion et de rédaction. Dans le cas qui nous intéresse, vous verrez dans l'art.1 que le concours "est ouvert de façon très large aux professionnels suivants : artistes, plasticiens, photographes, designers, graphistes, illustrateurs, typographes, agences de communication, en individuel ou en collectif, etc." Imaginez que toutes ces catégories de créatifs, absolument pas sensibles à la problématique qui nous envoie vers vous aujourd'hui, ne vont bien sûr pas se contenter d'une note d'intention et enverront des dessins ou des images. Même si le jury de présélection est sensible à notre souci, il est précisé à la fin de l'article 2 que "Tout dossier incomplet ne sera pas étudié et sera rejeté." Qui jugera, avant de les soumettre au jury, quel dossier est complet s'il ne contient qu'une note d'intention généraliste sans image ou figurera le titre "Marseille-Provence 2013"?

En ce qui nous concerne, nous tenons à accorder notre confiance au jury de présélection
et avons décidé d'envoyer notre dossier en expliquant l'absence de note d'intention, conscients que nous allons au casse-pipe. Il serait intéressant qu'une bonne portion des réponses aille dans ce sens, ce qui mettrait le doigt sur la faille de leur règlement. Attention, pour répondre, il faut se pré-inscrire sur leur site http://www.marseille-provence2013.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=443&Itemid=506&mosmsg=Publication+sauvegard%E9e+avec+succ%E8s.

mercredi 9 septembre 2009

sauvons le Futura chez IKEA avec Étienne Robial

Dans sa nouvelle identité visuelle, IKEA veut changer sa police de caractère historique, le Futura, par le Verdana. Il existe une pétition mise en place sur le web pour convaincre Ikéa de renoncer au remplacement du Futura par le Verdana.

Personnellement, qu’IKEA abandonne le Futura, je m’en moque un peu (un peu comme la sortie des albums des Beatles remasterisé), mais ce qui est choquant c’est de remplacer le Futura par le Verdana (police standard du Web). En effet, nous avons un appauvrissement dramatique concernant la typo avec l’arrivée massive du web dans nos petites vies (je suis au courant que le Web à aussi apporté des choses positives;-). Nos yeux sont dorénavant habitué à ne voir plus que trois ou quatre polices de caractères différentes (Verdana, Times New Roman, Arial, Georgia...), un peu comme si nous ne pouvions plus utiliser et voir que le bleu, le vert et le rouge sans aucune nuance. Notre sensibilité typographique est donc de moins en moins affutée. Et cela va s’empirer si dorénavant même les communications « papiers » se mettent à n’utiliser que les « polices Web ». C’est aussi bien dommage car le bon choix d’une police de caractère apporte aux documents et à la communication de ce type de société une couleur, un ton, une ambiance, un état d’esprit, une élégance, un caractère (sans jeu de mot)... bref une personnalité et une âme que l'on perd totalement en utilisant les « polices standards du Web » vues et revues mille fois.

Il faut aussi savoir que le choix pour une grande société de choisir une police de caractère « standard » se fait pour des raisons économiques et pratiques, plus besoin d’acheter la police car elles est déjà installée sur toutes les machines (aussi bien MAc que Windows) et quand on envoie un mail, une NewsLetter... la forme du document sera toujours respectée car tout le monde possède ces typos sur ses machines (mêmes les téléphones portables).

jeudi 3 septembre 2009

jouer aux jeux NES dans son navigateur Web

Sur le site Web www.playnes.net vous allez pouvoir jouer aux vieux jeux NES grâce à un émulateur Java (bien-sûr cela ne marche pas sur un iPhone, car toujours pas de java, pas de flash sur ce téléphone, je sens que cette année je vais passer sous Androïd...).
Dans le même genre on peut aussi jouer à Quake directement en ligne sur le site Quakelive.com.

3D ou relief?

Fin aout, je suis allé voir avec mon fils de six ans, le dernier film de Pixar; Là-haut (beaucoup moins bien que Ratatouille, mais c'est juste mon avis).
Je fus étonné du prix de la place, justifié par le fait que le film était en « 3D » d’après la personne à l’accueil du cinéma. Trois secondes de doute, un film de Pixar en 3D, oui et alors c'est normal, non? c'est en voyant les lunettes que j'ai compris que l’on me parlait de film en stéréoscopie permettant de voir en relief.

Après la première minute de curiosité, je ne peux m’empêcher de considérer cela comme un gadget, en tout cas sur un film comme Là-haut (c'est à dire fait à l'origine pour une projection classique). Le principal problème c'est qu'il faudrait trouver un nouveau langage visuel utilisant le relief, tout comme la photo et le cinéma à leurs débuts ont découvert la notion de hors champs et joué avec. Pour l’instant le relief n'est là que comme un plus technique et marketing.
De plus j'avais la désagréable impression de regarder ce film au travers d’une petite lucarne, au lieu d’être immergé comme d’habitude dans une salle de cinéma, j’avais au contraire l’impression de m'éloigner de l’écran (surement le relief, qui en créant une profondeur réduit la sensation de grand plan immersif). Nous avons aussi une très grande perte de luminosité et de saturation des couleurs et aussi l’air ridicule (mais ce n’est pas la première fois et ce n’est pas très grave;-)

Il faut aussi noter que pour mon fils, cela n'a fait aucune différence de voir un film « plat » ou en relief, il ne l’a même pas mentionné à sa mère en rentrant à la maison (à la rigueur c'est tant mieux, il a préféré l'histoire à l'aspect démonstration technique).

De nombreux films vont dorénavant utiliser cette technique de projection en salle, c’est surtout une parade contre le piratage (pour combien de temps!), mais aussi et surtout pour nous préparer à tous de changer de téléviseur. On va essayer de nous vendre des télés en relief avec les nouveaux Blu-Ray 3D (dernière pirouette pour sauver ce format) et hop après la télé, 16/9, puis la télé plasma, la télé LCD, OLED... voici la télé 3D, j’ai honnêtement comme un gros doute (sauf pour les jeux vidéos, cela devrait avoir un intérêt), vous vous voyez avec toute votre petite famille regarder votre télé avec chacun de grosses lunettes?

mercredi 2 septembre 2009

documentaire sur les génériques de films

J’ai pu voir un documentaire sur les génériques de films : Generikart de David Périssère avec une production de Magali Films, ce documentaire passe sur Canal+ en ce moment. C‘est intéressant car nous pouvons y voir et surtout écouter des interviews de différents acteurs du générique de film en France (très très rare) comme Kuntzel & Deygas, Éric Brocherie... et aussi constater l’aspect bricolage des génériques en France. En effet pour l’instant, les réalisateurs français (et surtout les productions) pensent généralement au générique que dix jours avant la première projection (j’ai déjà testé pour vous;-)
Par contre, très grosse déception car, dans ce documentaire, pas un mot sur Maurice Binder et sur ses génériques de James Bond!
Pour mémoire quelques exemples de ses génériques.

--> un magnifique site consacré aux génériques : www.annyas.com
(merci à Trân pour le lien)
--> et aussi www.watchthetitles.com
--> et en français : www.generique-cinema.net


Cette année, le plus beau générique que j’ai pu voir est sans conteste celui de Watchmen, il est innovant, parfaitement en adéquation avec le film, il raconte une histoire et vous plonge directement dans cet étrange monde (cela aide considérablement le réalisateur, qui n'a plus besoin situer le contexte, grâce à ce générique le spectateur est totalement immergé dans ce monde et le réalisateur peut de suite commencer son film sans préambule)




générique de Yu+Co.