Etienne Mineur archives

Benoit, le mardi 9 février 2010 à 10:37

Ben oui, tout est organique, tout flotte, tout est lumineux, si les formes changent, la base est similaire. Cela me fait penser aux écrans de veille windows ou macos... On en est encore à utiliser le truc, et pas à créer avec, ce qui est bien différent. Mon marteau, si j'enfonce des clous avec c'est bien, si je les enfonce pour construire quelque chose c'est mieux.

max, le mardi 9 février 2010 à 13:29

C'est joli. C'est très joli. J'ai moi aussi quelques photos de vacances de couchers de soleil. Je vais vous les montrer.

Groinko, le mardi 9 février 2010 à 14:05

Béatitude et mollesse. À mon goût, tout cela manque d'humour et de risque, de distance et de créativité en gros. Je ne trouve même pas ça joli : on dirait les effets trapcode de afx dont on a plus que soupé.

mrbbp, le mardi 9 février 2010 à 19:52 :: site

Intéressante cette remarque sur le style Flash de "y a quelques années"...
Flash est mort ?
Non, Flash fait des RIA maintenant.
C'est sérieux... ça rapporte + de sous.
Alors Processing fait de l'art parce que c'est tout ce qu'il sait faire.
Qui a craché le premier dans la soupe?
Faire de l'art, faire des RIA!
Faire du code quoi!
Et la poésie me direz-vous?

jacques, le mercredi 10 février 2010 à 09:02 :: site

Oui, toute cette créativité tant qu'elle se limite à l'exploration des possibles de l'outil ne peut que finir par s'épuiser. Je ne sais pas si on peut dire qu'il y a un style flash ou un style processing... Il y a flash et processing. Il y a ce que ces outils peuvent permettre de faire. Quand l'acte de création ne questionne que cela : que ce qui est possible de faire avec un outil, on ne peut pas échapper à l'image de l'outil. Quand l'outil est nouveau, les possibles semblent infinis et avec le temps leur nombre diminue. La seule solution est de court cirtcuiter la simple exploitation et de détourner la pratique, soit par les intentions (vouloir faire quelque chose ne suffit pas) soit par le collage.
Pour ce qui est de "faire de l'art, faire des ria", je ne comprends pas trop ce que vous dites. Je vois peu d'art dans ce qui est fait avec processing. Il y a de l'expérimentation certes. Mais je critique ce genre d'attitude qui souligne l'inutile probable joli, mais qui ne risque pas de produire du revenu en appelant ça de l'art. Faire de l'art ne peut pas être aussi péjoratif. Ce n'est pas contre 'faire de l'argent' ou 'faire de l'utile'. Et ce n'a rien à avoir avec 'faire de l'interactif ou du génératif'...

Julie, le mercredi 10 février 2010 à 10:43

@Jacques;

ton raisonnement est très juste pour moi. Mais ne penses-tu pas que tu pourrais le compléter en parlant de "l'art spéculatif". La "valeur artistique" est créée artificiellement. Manipulée. Par quelques groupes.

Groinko, le mercredi 10 février 2010 à 12:49

@Jacques « Quand l'outil est nouveau, les possibles semblent infinis et avec le temps leur nombre diminue. »
Leur nombre diminue quand on s'enferme dans un type de pratique.
On peut toujours faire pleins de choses avec des pigments ou des miroirs (Anish Kapoor), ce sont pourtant des outils qui nous ramènent à l'origine de l'art (du pariétal à Narcisse).
Et dans le cas de Flash ça ne me semble pas très exact, on peut faire de plus en plus de chose avec Flash.

@Julie -> « La "valeur artistique" est créée artificiellement. Manipulée. Par quelques groupes. »
L'art a toujours été grandement lié au pouvoir, des tombeaux aux portraits en passant par les arts graphiques : un bon logo n'assoit-il pas le pouvoir d'une compagnie ? Les artistes le savent et se sont toujours rapprochés (géographiquement au moins) du pouvoir, rares sont ceux qui restent vivre dans leur Petaouchnok natal.
Bien sûr il y a l'underground, l'art en germe qui perd de sa candeur en se popularisant.

Quant au style Flash :
Flash n'a cessé d'être détourné car c'était (à la base) un outil conçu pour faire quasiment qu'une chose : des animations vectorielles interactives. Les créatifs étant enfermés dans ce carcan, ils ont tous fait un peu la même chose (avec des sensibilités différentes) ce qui a créé un style.

Processing ne peut pas être détourné : c'est du java, on peut tout faire (en s'accrochant), il n'y a donc pas de style Processing. Idem avec openFrameworks, il n'y aura pas de style propre.

Or il y a bien eu un style Flash, les animations vectorielles tout simplement : clean et légères à l'époque des vidéos vhs à la maison et en Real player 56k sur le net.
Quand en 1998 j'ai vu www.eye4u.com/home/ ça a été la claque (je me suis mis à Flash 3) ! Le truc immersif en plein écran, hyper fluide, sonore et interactif. Flash avait été conçu pour ça et là c'était fait avec brio.
Forcément certains l'ont détourné et on voulu des pixels plutôt que des vecteurs ( v3.2a-archive.com/ ) quand d'autres continuait de creuser le sillon originel (clips Gorillaz, Motomichi Nakamura, etc).
Avec les pixels on a eu des fictions « cinématographiques » interactives (ambiance cd-rom lingo) axées sur la narration et l'art plutôt que la communication et l'entertainment mais on ne peut pas parler de détournement, plutôt d'un aboutissement ou du moins d'une continuité.

À mon avis le premier détournement de Flash ça a été de mettre des maths dans tout ça : sodaplay.com/ , yugop.com/ et le fantastique www.lo9ic.com/ (malheureusement fermé depuis). On s'était éloigné de la vocation première du logiciel et là on ne peut plus parler de style Flash, ça pourrait être du processing, du java, du lingo.

Après on a fait des jeux super cool ( www.habbo.fr/ parmi des milliers) et enfin des RIA où Flash est devenu juste un outil pratique, utilitaire et efficace mais sans style propre, c'est juste pour créer du service et faire du fric.

Dans cette collection d'animations générées avec processing on a des maths avec un rendu cinématographique comme dans les documentaires sur l'origine de l'univers. C'est fait par des codeurs, des matheux, l'aspect scientifique est frappant, même sur la première qui est poétique, on des spermatozoides et des arborescences. The nature of code... monsieur Daniel Shiffman a fait école.

Quant au rendu à la After Effects c'est un carcan dans lequel s'enferment ceux qui le veulent.
Même chez onedotzero leurs génériques tournent en rond (dans un autre style), et pourtant le dernier est fait en Processing par master Toxi...
Les data visualisations ? Il y a ça depuis longtemps en java sur Rhizome.

Mon côté préféré de Processing c'est définitivement celui qui ne se voit pas : Arduino ;-)

jacques, le mercredi 10 février 2010 à 20:28 :: site

En fait, je parle de l'outil technologique essentiellement. Je n'ai pas réfléchi aux outils en général, mais aux outils pour l'image. Je dis que lorsque l'on ne détourne ni n'hybride pas un de ces outils on s'enferme dans des limites bien définies. Le pigment ne peut pas être comparé à flash. Le pigment est un matériau, pas un outil. Le pinceau est un outil. Cela a été un moment décisif dans l'art quand on a affirmé le pinceau. Quand on a été violent avec lui, qu'on a dépassé son usage normal, quand on l'a remplacé...
Tout outil a ses limites, à chacun de les dépasser.

En ce qui concerne la valeur artistique. Quand on me demande ce que c'est que l'art. je réponds toujours "pour qui? Pour toi ? Pour ton réseau d'amis ? Pour les lieux que tu reconnais comme étant artistiques ? Pour l'institution ? .... Effectivement, il y a toujours une question de pouvoir. Le pouvoir de légitimer. Je suis libre de légitimer ce que je veux. Si ce n'est pas reconnu, cela n'empêche pas que ce soit de l'art pour moi...

Groinko, le mercredi 10 février 2010 à 22:02

Effectivement tout outil - comme tout - a ses limites, le langage n'y échappe pas.
Les pigments - artificiels - sont à mon sens des instruments qui nous permettent d'utiliser la chaleur de la lumière pour créer des sensations.
L'invention du tube de peinture à l'huile a fait entrer les artistes dans l'aire du mobile ;-)
Jackson Pollock et son dripping dans l'aire du net :)
Keith Harring et sa craie dans l'aire du tag :D
La caissière « artiste » de Joseph Beuys dépassera-t-elle un jour son instrument ?
La queue de l'âne n'a pas empêché le facteur cheval de sculpter.
Et c'est ainsi qu'Allah est grand.

Maryse, le jeudi 11 février 2010 à 23:05

La technique, et sa maitrise, est un savoir faire indispensable. Qui peut faire avancer la création qui a du sens et qui porte de l'esprit. Mais il peut aussi arrivé que des techniciens, sans vrai maitrise, mais organisés en pouvoir conservateur, soient d'une vraie nuisance à la création. A l'évolution de la création. Les pouvoirs ou le Pouvoir a intérêt à former et contrôler ces techniciens inféodés qui agissent, de fait, en contre pouvoir de la création de qualité et qui remettrait en cause les élites installées et conservatrices.

bchabrol, le samedi 13 février 2010 à 12:47 :: site

Les outils sont là et offrent des possibilités énormes, il y a déjà des créations avec Processing ou OpenFrameworks qui montrent que ces outils ont un champ d'action important, du petit gadget chabrol.net/blog/anymails... (déjà costaud le gagdet!) aux tables ou mur interactives www.youtube.com/watch?v=2... on voit de très belles choses. Aujourd'hui c'est vrai les applications commerciales sont limitées. Les premières tentatives sont des jeux pour enfants ou alors des performances liées au monde artistique et les projets numériques en général demandent encore de gros moyens techniques pour arriver à quelque chose de bien : www.artcom.de/index.php?o...
A mon sens ces outils sont des marches pied pour la création de nouveaux métiers entre designers et ingénieurs et aujourd’hui le défi est d’associer 3 compétences
1. avoir un sens artistique et ergonomique développé
2. avoir de solides connaissances techniques
3. être visionnaire pour réaliser des créations qui ont du sens.

Johnny, le samedi 13 février 2010 à 19:48

Ne pas oublier quelque chose d'essentiel: être capable de vivre dans le monde d'aujourd'hui: une sociéte de consommation.

Groinko, le dimanche 14 février 2010 à 11:58

Un problème majeure pour les artistes du numérique c'est que les collectionneurs ne veulent pas d'art numérique. On peut comprendre : derrière l'œuvre il y a toute une machinerie (pc, os, etc) que personne ne pourra faire marcher dans 5 ans ? 10 ans ?

J'ai exposé une pièce à Art Basel Miami et rencontré pas mal de jeunes collectionneurs fortunés (from la city) : pas un n'était intéressé pour acheter ce type de production... pour eux rien de tel qu'un Mao pop from Shanghai ou un bon gros objet qui se touche, la sculpture cartonne.

Reste les institutions.

WALKERRobin, le mercredi 21 juillet 2010 à 23:29 :: site

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