Arnaud
Par Étienne, vendredi 15 avril 2011 :: Général :: #1565 :: rss
Arnaud nous a quittés lundi dans la nuit.
J’ai eu la chance de travailler avec lui pendant presque quinze ans.
Je l’ai rencontré la première fois lors d’un projet pour Canal+ en 1994-95 avec Julien Frydman, Étienne Auger (que je connaissais auparavant), Antoine Schmitt, Pierre Lavoie (d’Hyptique) et Benoit Hemery (un ami illustrateur des arts décos). Arnaud ne connaissait que les PC sous DOS à l’époque (qu’il démontait et remontait sans cesse à ma grande surprise), il découvrit alors le Macintosh et devint le plus grand FanBoy Apple que je connaisse. Il serait, je suis sûr, prêt à défendre encore la souris à un bouton qu’Apple nous a infligée pendant des années. Nous allions continuer à travailler ensemble sur de nombreux Cd-rom, comme Moi, Paul Cézanne (Index+), au Cirque avec Seurat (avec Florence Castaing, Pierre Lavoie, Gianni Petrucci, Olivier Koechlin, Valéry Faidherbe...) Carton (avec Jean Jacques Birgé, Antoine Schmitt et toute l’équipe d’Hyptique), Mister Quizz et Mélodie la souris (pour Vtech) (avec Hillary Goidell, Sébastien Joncoux, Pierre De Battista, Didier Roy...), il travailla aussi pour les premiers CDRom d’Adibou...
Il fut par la suite le fondateur d’Incandescence avec Étienne Auger, Pierre Wendling et moi-même. Nous fûmes même les deux premiers à nous installer dans les locaux de la rue Brillat Savarin à Paris sur une table et deux tréteaux (et de nombreuses rallonges électriques). En découlèrent plus de dix ans de projets et d’aventures (Du CDRom, au site web en passant par les installations vidéos et les premières applications pour téléphone) qui nous amenèrent à Genève, Londres, Francfort... et même au Japon. Arnaud nous a toujours sorti brillamment des situations techniques catastrophiques et toujours avec modestie (il avait horreur de se mettre en avant). Il adorait résoudre les problèmes qui semblaient impossibles à première vue. Il était brillant dans les domaines techniques et artistiques, il arrivait toujours à déceler le problème et à le résoudre presque en même temps. Il était d’une aide incomparable mais aussi un adversaire de jeu redoutable avec sa logique implacable (je crois n’avoir pu le battre qu'uniquement une ou deux fois sur des jeux d'adresses, mais jamais sur des jeux de réflexions et de stratégies). Nous partagions aussi notre passion pour la littérature de science-fiction, il lisait énormément (c’est bien simple, il lisait tout ce qui était disponible dans ce domaine) et c’est lui qui me servait de guide dans ce monde si particulier de la littérature de SF.
Je me faisais une joie de lui montrer mes nouveaux projets de jeux, et j’attendais avec impatience et aussi avec un peu d’anxiété son avis.
Toutes mes pensées à sa femme et à ses deux fils qu’il aimait par-dessus tout.
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