Etienne Mineur archives

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mercredi 30 septembre 2009

l’avenir de la diffusion de la musique

Depuis en gros six mois j’utilise Spotify gratuitement, mais depuis le lancement de la version iPhone nécessitant d’avoir un abonnement je suis passé à la caisse, et je ne le regrette pas du tout. Les deux applications (PC et iPhone) sont très épurées, très claires, très rapides... bref elles sont parfaites (pour mon usage courant, même si j'aimerai avoir des critères de recherches un peu plus poussés).
Cela change totalement mon rapport à la musique, j’ai une envie, et hop en deux clics me voilà en train d’écouter The hanging Garden des Cure, cela me fait penser à Echo & the Bunnymen’s et me voilà en train de charger sur mon iPhone l’album Crocodile et pour finir je suis sur Nazi Punks Fuck Off des Dead Kennedys (en fait, après une demi heure d'écoute je tombe toujours sur ce morceau ;-).
En même temps j’utilise aussi Simplifymedia me permettant d’écouter mes propres librairies partagées d’iTunes (et celles de mes amis, et aussi mes photos) sur mon iPhone (ou autres devices).
Bref nous arrivons enfin après dix ans de tâtonnement à avoir une offre légale et adaptée à nos usages (une sorte de licence globale pour la musique), maintenant il va falloir la même chose pour la vidéo et les textes (news, roman...).

Bien sûr, il existe aussi dans le domaine musical WorMee, Pandora, Deezer et DFuzz.fr.

Par contre, si Spotify enlève pour une raison quelconque Nazi Punks Fuck Off des Dead Kennedys (un peu comme Amazon effaçant 1984 et La Ferme des animaux des Kindles), j’annule immédiatement mon abonnement. En effet ce système de flux me permettant d’accéder à tout moment à «ma» musique est basé sur un rapport de confiance (et un peu d’argent tout de même).

dimanche 27 septembre 2009

Libération, c’était mieux avant

Le journal Libération tente par tous les moyens de se renouveler, (encore) une nouvelle maquette papier et une nouvelle formule sur le web (payante en partie). Je vous conseille le billet de Benoît Drouillat à ce sujet. 

Si nous observons la version Web de Libération datant de 1999 (merci à Kevin pour cette trouvaille) nous pouvons remarquer qu’en terme de design, lisibilité et structuration de l’information (colonne sur fond noir pour la navigation, puis fond blanc sur 3 colonnes pour les infos, noir et rouge...), cette version est beaucoup mieux adaptée que la version actuelle (voir les captures d’écran plus bas). Malgré dix ans d'évolution cette antique version est beaucoup plus pertinente et agréable pour le lecteur (ce qui est tout de même essentiel pour un journal s’adressant à des lecteurs). 

le site Web de Libération en 1999 



le site Web de Libération en 2009 



Je trouve cela pathétique et triste, aucune amélioration n’a été faite en dix ans, et même au contraire. Les sites d’informations actuels comme celui de Libération ou même pire (pour le design) celui du Monde sont totalement noyés sous de la publicité clignotante (qui rapporte beaucoup moins que sur papier à nombre de lecteurs équivalents) et sont devenus presque illisibles (incohérence de la grille, nombreux messages se parasitant dans une même page, information pertinente occupant au mieux que 25 % de la surface de l’écran...).

Il faut par contre noter, que les versions iPhone de Libération et celle du Monde sont plutôt très bien, simples et lisibles pour un usage adapté à la lecture rapide, même si je commence à me lasser de lire et relire les mêmes dépêches AFP plus ou moins réécrites. Si un jour l’AFP décide de sortir une application grand public lisible sur PC et sur téléphone, cela va faire très mal pour tous ces sites de presse en ligne (sauf Rue89 par exemple qui n’est pas abonné à l’AFP et cela se voit dans le choix de ses sujets beaucoup plus originaux et pertinents que ces autres sites généralistes). 

Conclusion, les contraintes techniques (en 1999 sur le Web et actuellement sur un iPhone on peut retrouver un peu les mêmes contraintes : petite taille d'écran et connexion bas débit) vont non pas détériorer l'expérience de lecture, mais au contraire l’améliorer. Avec des contraintes fortes, des décisions radicales s’imposent (pas de photos, jeu sur la typo en deux couleurs, simplicité de la maquette...) permettant donc d'éviter les compromis (on rajoute des images, des liens, des fonctionnalités, de la technologie... sans aucune cohérence) toujours dommageables pour la lecture et le lecteur. 

--> un article de Peter Gabor concernant la nouvelle version payante du site de Libération (surtout avec ce pdf interactif qui m'intrigue beaucoup).

--> une autre analyse de Gabriel Jorby.

ps : une remarque par rapport au journaliste. 

Très récemment lors d’un colloque concernant la communication dans le domaine de la mode et des parfums, je me suis aperçu après une journée de discussions et de conférences (philosophe, sociologue, technicien, designers...) que pas une fois le nom de « journaliste » n'avait été prononcé. On vous parle de Google, de recherche prédictive, d’analyse des tendances, de FaceBook, de Twitter, de marketing virale, des blogs, et même du bouche à oreille... mais jamais des journalistes (même si dans la mode nous sommes très loin du journalisme d'investigation ;-).

Actuellement dans les campagnes de communications (pour la mode et le cosmétique) les journalistes ne rentrent visiblement plus trop dans la boucle. Il existe en effet une grande méfiance dans ce que peuvent dire les journalistes et le poids d’un blogueur (euse) influent est aussi important qu’un magazine (où les annonceurs ont un poids financier énorme).
Bref les lecteurs sont devenus très méfiants envers les journalistes (surtout dans le monde de la mode, car je pense qu’il faut nuancer dans les autre domaines). Il faut aussi rajouter une méfiance des blogueurs et autres communicants compulsifs utilisant les nouvelles technologies envers les journalistes « papiers », méfiance due au mépris que ces mêmes journalistes ont pu porter envers ces « journalistes amateurs » il y a quelques années. C’est exactement le même schéma que l’on retrouve entre la télé et les jeux vidéos. Il existe visiblement un réflexe corporatif conservateur consistant à dénigrer de suite une nouvelle pratique ou technologie pouvant modifier l’ordre établi sans jamais analyser le fond des choses. Cette attitude de dénigrement systématique permet aussi de se voiler la face en évitant de se poser les vraies questions (comme peuvent actuellement le faire la presse en ligne et les diffuseurs de musique). 
La télé versus jeu vidéo, journaliste versus blogueur (les dernières déclarations de Denis Olivennes sont éloquentes), musique versus Peer to Peer, politique versus franchement tout internet (Jean François Copé ou le grand Frédéric Lefebvre) ...

Il serait très intéressant d’analyser les réactions et les discours de défenses de chaque profession à chaque changement de paradigme et donc de rapport de pouvoir. On peut se souvenir de la révolution apportée par la PAO à la fin des années quatre-vingt dans le domaine du graphisme. Les réactions furent très violentes, avec par exemple les critiques très dures de Paul Rand ou de Massimo Vignelli envers un magazine comme Emigre travaillant avec les nouveaux outils numériques de l’époque.
Exemple d’une très méchante citation de Massimo Vignelli : « Il n’y a que deux façons de faire de la typographie, la bonne et celle d’Emigre ».

jeudi 24 septembre 2009

quelques conférences

Pour commencer , le Lift Asia 09 qui avait lieu le 17 et 18 septembre en Corée.

Picnic à Amsterdam du 23 au 25 septembre (avec Peter Molyneux, Nicholas Negroponte, Niklas Zennström, Philip Zimbardo, Linda Stone, Ed Ulbrich, Adam Greenfield, Atau Tanaka, Jean Louis Fréchin...)

et tout de même à Paris ;-) Paris 2.0 du 22 au 25 septembre.

mardi 22 septembre 2009

Hyperlivre et code 2D

Je viens de recevoir le sens des choses de Jacques Attali. Ce livre rassemble des réflexions de différentes personnalités sur des sujets aussi variés que le sida, la paix, les sciences, la musique..., je viens juste de le commencer par un chapitre consacré à l’avenir des drogues par Jacques Attali (dit comme ça, ça fait un peu rêver;-) et cela ne manque pas, Jacques Attali fait un parallèle entre les jeux vidéos et les drogues, on se croirait au journal de 20h de TF1. Je vous conseille de regarder les reportages télés consacrés au salon des jeux vidéos qui vient juste d’avoir lieu à Paris, à chaque fois on nous parle d’addiction et de la déchéance de notre jeunesse... Les journalistes (ou leurs dirigeants) de la télé considèrent visiblement le jeu vidéo comme un ennemi, en effet plus on joue et moins on regarde la télé, mais à force de raconter n’importe quoi sur les jeux (la liste est longue des fausses infos concernant les jeux vidéos, les meurtres à cause des jeux...), les « jeunes » vont vraiment arrêter de regarder la télé.
Mais je suis en train de m'égarer, retournons à l’hyperlivre de Jacques Attali. Car, oui, il s’agit d’un hyperlivre, c'est à dire que sur les pages de ce livre sont parfois imprimés de petits codes barres 2D vous permettant d’accéder à du contenu en ligne. Le principe est très simple, vous photographiez avec votre téléphone ce petit code 2D, cette image une fois décodée par votre téléphone vous renvoie vers une page se trouvant sur le Web, avec des textes complémentaires, des images, des vidéos, des commentaires...
Il existe différents formats de code 2D dans le monde, comme les QR Code, Datamatrix... malheureusement pour ce livre le choix s’est porté vers le format propriétaire FlashCode (sur la quatrième de couverture de ce livre nous pouvons voir la mention « en partenariat avec Orange »). On se retrouve donc avec ce livre et son iPhone (honnêtement, c’est pour l'instant le seul téléphone avec lequel on peut vraiment livre et surfer sur le Web, en plus Orange est le premier distributeur d’iPhone en France) et là stupeur! ça ne marche pas. En effet il n’existe pas (à ma connaissance) de lecteur de Flashcode sur iPhone (par contre je vous conseille l’excellent NeoReader qui marche à merveille sur mon iPhone avec les codes Data Matrix, les QR et Aztec, je travaille en ce moment sur un roman graphique utilisant cette technologie et cela marche parfaitement).
Donc un grand bravo à Orange qui retrouve ses vieux réflexes de France Telecom en utilisant des codes 2D à la française (unique au Monde!) que personne (ou presque) ne peut lire. Dans la même idée je propose aussi à France Telecom de se lancer dans un nouveau format HTML à la française (le F HTML 1.0), uniquement lisible par un navigateur développé par Orange, je suis sûr que cela va être un gros succès ;-)

vendredi 18 septembre 2009

une navigation multi-souris

Mathias Rabiot (Graphéine) vient de m’indiquer une expérience assez amusante, une « navigation multi-souris » ( ou le « chat* de souris » ! ). Il s'agit d'une navigation multi-utilisateurs permettant de visualiser la souris des internautes qui visitent le site (www.grapheine.com) au même moment. Dès lors, aux heures de pointes, une multitude de souris viennent envahir le site et peuvent discuter entre elles via l'option « Dialoguer » disponible dans la barre du haut.

Sur le web on parle de « site vitrine », de « boutique en ligne »... mais à l'inverse de la vraie vie, il n'y a jamais de file d'attente pour payer en caisse et on ne croise personne les jours de soldes (synonymes de forte affluence) sur une page html ! ... L'idée de cette navigation multi-utilisateurs est née de ce constat.

--> Rendez-vous ce soir vendredi vers 17h pour faire la première manifestation de curseurs sur ce site.

mercredi 16 septembre 2009

le grand générique

Voici une nouvelle œuvre d’Antoine Schmitt : le grand générique, comportant les noms de tous les êtres humains.


Le texte de présentation d’Antoine Schmitt :

Un long générique défile lentement sur l'écran de cinéma, de bas en haut. Prénom, nom. Prénom, nom...

C'est la liste des noms de tous les êtres humains.

Tout le monde est nommé, et tous les noms sont affichés avec la même importance visuelle. La liste n'est ni chronologique ni alphabétique. La police de caractères, la taille d'affichage et la vitesse de défilement permettent la lecture de chaque nom.

Le Grand Générique est une œuvre d'art conçue pour être exposée sur écran de cinéma, sur écran TV, videoprojetée sur le mur ou affichée sur écran d'ordinateur, selon le contexte d'exposition. La scénographie renvoie toujours à l'univers du cinéma. Lors de ses expositions, le Grand Générique affiche en priorité les noms des personnes liées à la zone géographique et au contexte artistique de l'exposition. Il crée ainsi un lien miroir avec les spectateurs. Les noms sont affichés dans l'alphabet local et mis en forme selon les us de l'endroit et de l'époque.

Il est important que tout le monde soit nommé. Cette oeuvre technologique pérenne installée sur internet utilise tous les moyens disponibles pour effectivement lister les noms de tous les êtres humains. Par exemple, chaque exposition du Grand Générique est l'occasion de collecter la liste des noms des personnes liées à l'exposition. C'est à travers ces additions successives, ainsi que diverses autres collaborations individuelles ou administratives sur internet, que la base de données se construit au fur et à mesure. La logique de l'ordre d'affichage reflète ce processus de construction. Il a pour but de n'oublier personne et de se maintenir toujours à jour en incluant les nouvelles naissances. Seuls les noms sont affichés, aucune autre information directe relative à la personne n'est collectée, stockée ou listée.

C'est Le Grand Générique de tous les êtres humains.

Extrapolant les 15 minutes de célébrité warholiennes dans notre société démocratique du spectacle, Le Grand Générique donne à chacun effectivement sa place au générique.

Mais quel est le film ? Y a-t-il un scénario ? Qui l'a écrit ? Les choses sont-elles pré-programmées, ou bien chacun est-il encore libre de ses actes ? Le Grand Générique est ancrée dans mon obsession plastique de l'opposition entre destin et libre-arbitre, et renvoie in fine chacun à la question de son identité et de sa responsabilité.

Est-ce un générique de fin ou un générique de début ?

désirs d’avenir



Honnêtement j’ai cru à une farce des jeunes de l’UMP (ou de Martine Aubry) et bien, visiblement il s’agit vraiment du site de Ségolène Royal (vous remarquerez le titre de la page «index», c’est parfait, bienvenue en 1996!).

Et une réponse sur Youtube :



Et aussi le Desirs d’avenir Generator.

--> merci à Sébastien et à Max pour ces trouvailles.
et beaucoup de liens sur internet, par exemple celui du Nouvel Obs.

Pour garder le moral et un peu d’optimisme, je vous signale la création de l’atelier de création graphique et de communication politique : Formes Vives. Je pense qu’il y a beaucoup de travail à faire dans la communication graphique politique (regardez juste les affiches politiques à chaque élection).